En Iran, un juge déclare que se réunir avec des personnes de sa propre foi est "naturel" et acquitte un couple chrétien

En Iran, un juge déclare que se réunir avec des personnes de sa propre foi est "naturel" et acquitte un couple chrétien

"Les rapports des officiers du ministère du renseignement sur l'organisation de groupes de maison pour promouvoir le christianisme, l'adhésion et la participation à des groupes de maison, ne sont pas considérés comme des actes contre la sécurité du pays, et la loi ne les a pas reconnus comme une activité criminelle."

Homayoun Zhaveh, atteint de la maladie de Parkinson, et son épouse Sara Ahmadi avaient été condamnés en Iran à une peine de prison pour leur appartenance à une église de maison en Iran. Ils purgeaient une peine combinée de 10 ans de détention quand leur demande de nouveau procès a été acceptée.

En effet, le jour de Pâques, le couple chrétien avait appris que la Cour suprême avait finalement ordonné que leur affaire soit à nouveau entendue par une cour d'appel.

Mardi, la 34e chambre de la cour d'appel de Téhéran les a acquittés. Ils ont quitté la prison d'Evin le soir-même.

Article18, organisation dédiée à la protection et à la promotion de la liberté religieuse en Iran qui plaide au nom des chrétiens persécutés, rapporte que dans sa décision, le juge de la cour d'appel a déclaré que se réunir avec des personnes de sa propre foi était "naturel", et disposer de livres liés au christianisme était "aussi une extension de leurs croyances". Il a également ajouté qu'il n'y avait "aucune preuve" que Sara et Homayoun aient agi contre la sécurité du pays ou aient eu des liens avec des groupes ou des organisations d'opposition.

Le juge est allé jusqu'à affirmer que "les rapports des officiers du ministère du renseignement sur l'organisation de groupes de maison pour promouvoir le christianisme, l'adhésion et la participation à des groupes de maison, ne sont pas considérés comme des actes contre la sécurité du pays, et la loi ne les a pas reconnus comme une activité criminelle". Il a conclu qu'il n'y avait pas "suffisamment de preuves" que le couple chrétien ait agi contre la sécurité nationale.

Pour Mansour Borji, directeur d'Article18, "ce dernier verdict démontre une fois de plus le caractère arbitraire de la décision qui a envoyé un nombre considérable de chrétiens en prison, dont beaucoup souffrent des effets de leur traumatisme des années plus tard".

S'il se réjouit de cette décision, Mansour Borji pense également à "d'autres prisonniers d'opinion, y compris des chrétiens, qui continuent d'être détenus et emprisonnés pour des accusations similaires". "Espérons un jugement équitable pour eux aussi", affirme-t-il.

M.C.

Crédit image : Shutterstock / ilikeyellow

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